mercredi 26 mars 2008

Pâques en Patagonie



Mardi 18 mars : Je sors de cours à 19h, je repasse vite fait chez moi histoire de prendre une dernière douche, de manger un petit bout et de prendre mes affaires et hop vers 20h30 je suis à Retiro, la gare routière de Buenos Aires. Déjà ça c’est impressionnant : une soixantaine d’emplacement de bus, et des bus qui défilent en continu, avec des destinations jalonnant tout le pays. On voit passer tous les « coche cama » super deluxe plus plus (sièges-lits) et voilà enfin notre magnifique bus Pinguino semi-cama qui arrive. Sur le coup on a un peu peur, mais il s’est avéré qu’on dort déjà très bien dans des semi-cama…Bref, c’est parti pour (en théorie) 33h de bus jusqu’à Rio Gallegos.
Oui, en théorie, parce qu’arrivé à Puerto Madryn, soit au bout d’environ 20h de voyage, un passager a la bonne idée de se faire voler son appareil photo et d’en faire tout un plat…résultat : il a voulu appeler la police, qui a voulu qu’il aille au commissariat, du coup tout le bus y est allé…on a perdu environ 2h, tout ça pour finalement repartir sans lui ! Bref, arrivée à Rio Gallegos avec environ 4h de retard, soit au bout de 37h de voyage, jeudi midi. (Mais finalement c’etait même pas si horrible que ça ces 37 heures, on a vu des films, beaucoup dormi, regardé le paysage (et compris ce que « grands espaces argentins » voulait dire : il n’y a absolument rien sur 3000km….à part quelques vaches, chevaux, quelques animaux de la famille du lama et quelques cousins des autruches).

Puerto Madryn

le paysage...pendant 3000km!

Par contre j’ai bien fait d’emmener mon manteau de ski « au cas où » ! Arrivés à Rio Gallegos on dirait qu’on a atterri en plein hiver (bon ok on est à 3000km au sud de Buenos Aires mais c’est pas une raison !).

Le même jeudi à 13h30, second bus (que de 4heures celui là !) direction El Calafate, où vont enfin commencer les choses sérieuses.

notre auberge à El Calafate

Vendredi 21 Mars : Excursion au PERITO MORENO.

le lago argentino

On dédie notre premier jour au glacier le plus connu et le plus visité du parc national des Glaciers : le Perito Moreno. Il est, comme tous les glaciers du parc national, situé sur le lago argentino, le plus grand lac d’Argentine, très intrigant avec sa belle couleur verte. Le glacier est vraiment très impressionnant. On en a une première vue depuis la route, qui nous permet de deviner l’immensité de la chose. On se rapproche ensuite afin de l’observer depuis les passerelles.

Pour les informations scientifiques, un glacier est comme une rivière, sauf que l’eau n’est pas à l’état liquide : il se déplace constamment, ce qui fait qu’il n’a jamais la même forme (le Perito Moreno avance de 2m par jour). Des blocs se cassent régulièrement et tombent dans l’eau en faisant un grand fracas. Un glacier est formé par une accumulation de neige ; la neige se transforme en grains qui éliminent les trous d’air, congèlent l’eau, unissent les cristaux et compriment la nouvelle neige et une masse opaque est formée, qui en continuant à se compacter constitue le glacier…

Bref, toujours est-il que le Perito Moreno est vraiment très impressionnant (et imposant : il a une superficie de 195km² avec environ 5km de large, et 60m de haut).

Nous l’avons dans un second temps approché par bateau, afin de pouvoir se rapprocher plus de la paroi…

Enfin, le bateau nous a déposé à coté du glacier afin que nous puissions y faire un « mini-trekking »…On nous a équipé de crampons et par groupe d’une quinzaine, accompagnés de guides, nous avons marché sur le glacier pendant environ 2 heures…Trekking c’était beaucoup dire, parce que ce que nous avons fait était très grand public, mais c’était vraiment super sympa, de plus la vue était magnifique et on passait au bord de crevasses bleutées plutôt chouettes. Et au moins on l’a vu de près le glacier !! En plus à l’arrivée du trekking ils nous ont accueillis au Whisky et Alfajores (petits gateaux argentins fourrés au dulce de leche…). Et c’est pratique d’avoir de la glace pillée pour son whisky quand on est sur un glacier…mais bon le whiski à 15h moi je suis moyennement preneuse !

On a même traversé une forêt enchantée pour y aller…je sais pas ce qu’elle avait, mais les arbres avaient des formes toutes bizarres et la lumière etait vraiment spéciale, on se serait cru dans Big Fish ou je sais pas quel film de Tim Burton !

Bref retour à El Calafate après en avoir pris plein les yeux pendant cette première journée. (vraiment plein les yeux et la peau d’ailleurs, parce que la couche d’ozone est particulièrement fine à cet endroit de l’Argentine).

Samedi 22 Mars : TODO GLACIARES

Encore une journée éblouissante. On passe la journée sur un bateau cette fois, qui navigue sur le lago argentino et fait le tour de 3 autres glaciers d’intérêt pour nos yeux plus qu’ébahis.

On commence par le glacier Spegazzini, le plus haut de tous les glaciers : ses parois atteignent par endroits 135m ! On a du mal à s’en rendre compte en vrai parce qu’on n’a pas vraiment de point de repère, alors j’imagine bien que sur les photos ce n’est pas plus facile…

On se dirige ensuite vers le glacier Upsala, le plus grand du parc (595 km², soit 60km*5à7km*60m de haut….). Sa taille est effectivement très impressionnante, et ce qui l’est encore plus sont tous les icebergs que nous croisons avant de pouvoir nous approcher du glacier…Ce sont tous des morceaux qui se sont détachés de l’Upsala. C’est vraiment magique ; il y en a de toutes les tailles, plus ou moins bleus, plus ou moins fissurés, et notre bateau s’est faufilé entre les icebergs afin de nous rapprocher du glacier.

Pour finir notre périple, on descend (enfin !) du bateau pour admirer le dernier glacier depuis la terre : on est à Bahia Onelli. Encore une fois on traverse une forêt presque enchantée avant de se retrouver sur une espece de plage de gros cailloux qui donne sur un spectacle ébouriffant : des petits icebergs qui flottent au premier plan, un glacier au fond, un autre plus petit sur notre gauche…Cela nous permet d’atteindre des nombres vertigineux de photos et d’achever la batterie de nos appareils photos avant de rentrer à El Calafate.

Pour vous épargner ( et aussi parce que c’est du boulot…) j’ai mis moins de photos de cette deuxième journée que du Perito Moreno, mais elle n’en était pas moins impressionnante.

C’était deux jours vraiment intenses !

Malheureusement l’énorme distance qui nous sépare de Buenos Aires (et surtout le fait qu’on soit venu en bus…) nous a empeché d’explorer d’avantage les merveilles de la Patagonie !

Dimanche 23 mars : réveil à 3h15 du matin pour prendre nos bus direction Rio Gallegos, où nous devons rester 12 heures avant de pouvoir prendre notre bus pour Buenos Aires… C’est un peu mal fait, mais on ne pouvait pas prendre d’autre bus.

Le guide du routard disait qu’il n’y avait rien à faire à Rio Gallegos, et bien il ne s’est pas trompé, surtout un dimanche de Pâques à 8h du matin… On essaie de rester optimiste, de se dire qu’on trouvera des activités, et c’est à ce moment là qu’il se met à pleuvoir…On se pose donc dans un premier temps dans un café, où on trainasse bien…L’office du tourisme ouvre ensuite, qui nous recommande un ou deux petits musées. Comme Jean-Charles me fait remarquer qu’il nous reste 9 heures à tuer, on décide d’affronter la pluie et d’aller visiter un des musées, qui nous occupe une petite heure, et de se promener le long du port…Mais il faut bien avouer que c’est quand même pas très beau…Toujours en essayant de rester optimiste, on se dit bon aller on va dans un petit resto, et on leur demandera où est le ciné le plus proche, comme ça on sera au moins 2h au chaud et au sec. Et ben devinez quoi ! Dans cette ville de 100 000 habitants, le cinéma a fermé récemment, et il n’y en a plus un seul ! La on commence un peu à être désespéré quand même… Heureusement le 3eme cyber café où on entre n’est pas complet et on peut s’y poser quelques temps, et on visite ensuite le centre culturel de la ville qui lui recèle quelques bonnes surprises…Et voilà, on se remet doucement en route vers la gare routière avant de réembarquer pour 35h de bus…

Mardi 25 mars : 11h, retour à la gare routière de Buenos Aires, fin du voyage !Heur

mardi 18 mars 2008

Semana Santa

Hello!



Cette semaine, c'est Paques, (semana santa ici) et ici jeudi, vendredi et lundi c'est férié, ce qui fait qu'en se debrouillant bien on a réussi à avoir 7 jours de libre... Et avec Jean-Charles, on en profite pour aller explorer la Patagonie! on part ce soir, en bus (oui parce que bon, on s'y est pris un peu tard pour l'avion...) ce qui fait qu'on a un voyage de 44h pour aller jusqu'à El calafate.. (oui on sait, on est fou!). On a 33h de bus jusqu'à Rio Gallegos (la ville la plus au sud qu'on puisse trouver avant la terre de feu) puis 4h jusqu'à El Calafate...bref, je vous raconterai tout ca en rentrant!

Sinon, quelles sont les nouvelles à Buenos Aires?
Et bien deja, on est passé à l'heure d'hiver, ce qui veut dire que j'ai maintenant 4h de decalage avec la France, en attendant qu'elle passe à l'heure d'été (il y en aura alors 5).

Sinon ce matin on avait rendez-vous avec notre tuteur de PFE (projet de fin d'études, qui va porter sur des mesures de champs electro-magnetiques entre autres, pour voir si les valeurs respectent la reglementation et etudier les effets de toutes ces mauvaises ondes sur la santé! (antennes GSM etc...). Nous avions rendez-vous avec notre tuteur donc, pour parler de nos horaires de travail. On calcule qu'il faut qu'on fasse 25h de projet par semaine pendant 14 semaines pour faire les 350h demandees par l'insa. Du coup on lui dit qu'on veut faire 3h le lundi, 7h les mardis et jeudis et 8h le mercredi. Des le debut lui nous a dit : non mais vous allez pas travailler le vendredi quand meme. Apres quand on lui parle de nos horaires, il nous demande à quelle heure on veut commencer, on lui dit 8h il dit non ca sert à rien y aura personne, venez à 9h...et en gros il compte l'heure de repas ds nos heures de travail...nous on lui a dit, ben on fait 8h, de 8h à 17h...il nous dit non venez à 9h, ca fait 8h de boulot... bref, il a l'air cool..la seule chose qu'il nous a demandee pour l'instant c'est de lui ramener du chocolat de Patagonie...

Ci dessous quelques photos de soirées avec mes potes internationaux!Celle la c'est chez moi!



mercredi 12 mars 2008

Curiosités argentines…

Un certain nombre d’entre vous doit se dire : Bon ok, l’Argentine ça a l’air d’être beau, on voit quelques photos, peut-être que vous avez en esprit quelques images de la pampa et de ses gauchos ou de la Patagonie… Mais comment c’est d’y vivre en fait, en Argentine ?
Je vais essayer à travers quelques-uns de mes étonnements de vous faire partager un peu la vie porteña…

Comme j’ai déjà pu le dire au cours d’articles précédents, ce qui frappe le plus quand on arrive à Buenos Aires c’est sans doute le sentiment qu’au contraire, pas grand-chose n’a changé par rapport à la France : les immeubles pourraient tout à fait être ceux de Paris, il y a des cafés tous les 20 mètres, des restaurants à n’en plus savoir que faire, de très nombreux théâtres et cinémas, les rues sont régulièrement parsemées d’arrêts de métro (bon, dans les grandes avenues quoi…), et personne ne vous embête dans la rue parce que tant que vous ne parlez pas, personne ne sait que vous êtes un touriste… Buenos Aires est une ville très cosmopolite ; elle a subit différentes vagues de forte immigration européenne au cours du vingtième siècle, et de nos jours un Porteño peut aussi bien être blond aux yeux bleus que typé « péruvien »…
Par contre, pour les argentins, une des manières de repérer un touriste peut être le style vestimentaire ! Les argentins sont très coquets, et sont très élégants : les femmes sont toujours maquillées, habillées de manière fashion mais raffinée (un T-shirt rouge ? des chaussures rouges !)et sont dans l’ensemble plutôt minces… Elles semblent aussi raffoler de tout ce qui est manucure/pédicure parce que chaque coiffeur le propose.

L’argentin de base parle fort, mais nous avons compris pourquoi : dans la rue, il n’a pas le choix. Les bus (qui sont très nombreux) font un tel vacarme qu’on ne s’entend pas s’il y en a un qui passe à côté de nous. Bus qui d’ailleurs dégagent de gros nuages noirs à chaque fois qu’ils démarrent, qui ralentissent pour te laisser descendre mais ne s’arrêtent pas forcement complètement. Mais bref. L’argentin est également quelqu’un de bien élevé (contrairement à beaucoup de choses que j’ai pu lire sur internet) : si une place assise se libère dans le métro, un homme la laissera systématiquement à une femme ou à une personne âgée, et les gens se lèvent beaucoup plus volontiers qu’en France pour céder leur place à quelqu’un qui en aurait plus besoin (personnes âgées, femmes enceintes, gens avec bébé…). Ce qui m’a vraiment sidérée, était de voir les gens attendre le bus : ils sont tous bien sagement en file indienne, attendent tranquillement l’un derrière l’autre, et il n’est pas rare de voir des queues comme ça d’une cinquantaine de mètres sur le trottoir ! Quel civisme ! J’avoue que je ne m’attendais pas à ça en allant en Amérique Latine…

Quelque chose qui surprend beaucoup aussi au départ, est la familiarité des argentins : tout le monde se fait la bise, y compris les hommes entre eux. Il n’est pas rare de voir des hommes se serrer dans leurs bras en public, c’est tout à fait normal. Les français qui sont ici en échange commencent à adopter cette manière de faire, les mexicains ont un peu plus de mal…

Un autre point que je ne peux pas ne pas citer est la circulation…dans la rue il y a beaucoup de voitures (beaucoup de voitures françaises d’ailleurs) mais surtout beaucoup de taxis et de bus. Les avenues sont presque toutes en sens unique, quelque soit leur nombre de voies (2, 6…). Certaines avenues sont à sens unique une partie de la journée et à double sens à partir d’une certaine heure, je vous explique pas le bazard…je sais pas trop comment ils s’y retrouvent. Le plus surprenant est la position des feux : ils sont toujours placés de l’autre coté du carrefour…les voitures s’arretent donc à environ 20m du feu qui leur correspond..c’est une habitude à prendre…ils ont simplement une ligne blanche au sol pour leur montrer où s’arreter.

Les rues de Buenos Aires sont relativement propres, on se fait juste surprendre par les clims qui gouttent un peu partout, mais bon ce n’est que de l’eau. Par contre, quand tombe la nuit, commence le travail des « cartoneros » : ce sont les gens qui trient les poubelles directement dans la rue : ils vident les poubelles publiques et les trient par type de déchet en étalant tout sur le trottoir…ca fait une drôle d’impression le premier soir où on voit ca, des gens, des enfants, qui étalent des déchets à tous les coins de rue. Le matin venu, on ne voit plus rien, les trottoirs sont nickels.

Enfin, un petit paragraphe sur les restaurants ! Les restaurants ici sont non fumeurs (alors que les gens ont le droit de fumer à l’intérieur de l’université….allez comprendre…on m’a dit que c’était une histoire de volume de la pièce, je ne sais pas si c’est le cas). On peut manger très correctement (plat plus boisson, et éventuellement dessert si c’est un resto pas cher) pour 25 à 30 pesos, c’est-à-dire 5 ou 6 euros.
(photo de Jean-Charles et Christian au resto)

Pour finir, je vais parler de la vie nocturne…Buenos Aires est dite « la ville qui ne dort jamais »….C’est justifié ! Le diner se prend vers 22h, je ne sais pas trop à quelle heure ferment les bars mais c’est au moins 3h, et les gens vont en boite vers 2, 3, 4h…il parait que certaines restent ouvertes jusqu’à midi ! Mais bon, l’expérience dont je peux témoigner c’est effectivement que jusque vers 3h du matin on reste chez quelqu’un ou dans un bar, et qu’après on va danser, pour l’instant je me suis arretée à 6h du mat’ mais je suis une femmelette ! Pour rentrer à cette heure là, deux solutions : le bus, qui circule toute la nuit, ou le taxi, qui est très bon marché (compter environ 2€ le voyage de 10 minutes).

Voilà ! je vais m’arrêter là pour aujourd’hui, félicitations à ceux qui ont tout lu, et j’espère que tout ce que je vous raconte vous donne envie !